Les véhicules autonomes arrivent, voici pourquoi je les attends avec impatience. Oui ils vont bouleverser notre quotidien, directement et indirectement, mais ces changements peuvent être très bons pour nous.
Qu’est-ce qu’un véhicule autonome ?
Un véhicule est dit autonome s’il peut rouler automatiquement et en toute autonomie dans le trafic réel et sur une infrastructure non spécifique sans l’intervention d’un être humain (merci Wikipedia ^_^).
Le premier exemple est la voiture sans conducteur : elle est capable d’effectuer un trajet sans qu’une personne soit au volant. Elle peut aller d’un endroit à un autre sans qu’un être humain la conduise : elle se base sur plusieurs outils comme le GPS, des caméras et d’autres capteurs, plus une grosse dose d’informatique. Ses caméras agissent un peu comme nos yeux : elles peuvent détecter la route, les peintures au sol, les trottoirs, les fossés, etc. et donc rester au bon endroit sur la chaussée. Elle repère les obstacles (autres véhicules, piétons, etc.) et agit en conséquence : ralentir, contourner, s’arrêter, redémarrer, etc. Elle peut le faire sur les routes existantes, sans qu’elles soient modifiées ou équipées différemment, et en même temps que d’autres véhicules (autonomes ou non).
Avec une voiture autonome, vous n’aurez plus besoin de vous concentrer sur la conduite. Vous pourrez alors faire autre chose pendant le trajet : lire, discuter, téléphoner, regarder une vidéo, dormir, etc.
D’autres véhicules que les voitures sont concernés : transports en commun, transports de marchandises, livraisons et autres.
Fin mai 2014, il y a quelques jours, Google a présenté son véhicule autonome : il n’a même pas de volant ni de pédale !
Les premiers gains
Dans un premier temps, nous allons gagner le temps que nous perdions à conduire. C’est déjà important, mais il y aura rapidement d’autres gains :
- Moins de fatigue, moins de stress. La conduite est une activité stressante, fatigante. Une fois un trajet terminé, nous sommes généralement plus fatigués qu’au début. Avec les véhicules autonomes, ce sera parfois le contraire : rien de tel qu’une petite sieste pour regagner en énergie !
- Économies de carburant et usure moindre de la voiture : les logiciels qui conduisent à notre place sont meilleurs que nous pour avoir le régime moteur qui consomme le moins selon la vitesse. Ils anticipent mieux le freinage : les plaquettes de frein sont moins usées. La conduite est plus douce, avec moins d’à-coups : la voiture durera plus longtemps.
- Moins d’accidents : le nombre d’accidents va baisser, car ces véhicules autonomes respecteront mieux le code de la route : vitesses, distances de sécurité, etc. Ils ont de meilleurs réflexes que nous. Mais surtout, quand ils se généraliseront, une intelligence supplémentaire apparaitra : les véhicules pourront communiquer entre eux pour adapter leur vitesse les uns aux autres, optimiser leur passage dans les croisements, bref circuler plus intelligemment.
Les gains induits
En plus des premiers gains listés ci-dessus, d’autres arriveront rapidement :
1. Ne plus posséder une voiture, mais avoir plusieurs véhicules
Comme pour beaucoup de personnes, la voiture est pour moi plus une contrainte et une source de coût qu’un objet de plaisir. La conduite n’est pas une activité qui me passionne, même si je peux comprendre que ce soit le cas pour d’autres. En fait, posséder une voiture me gonfle à un point !!!
Son taux d’utilisation est très faible : quelques dizaines de minutes par jour en moyenne. Il faut penser à l’entretenir. Il faut vérifier régulièrement tous ses éléments de sécurité (niveaux, usure et pression des pneus, état général, ampoules, etc.). Elle n’est pas toujours adaptée à mon besoin : j’ai un monospace qui est adapté à mes déplacements en famille (j’ai plusieurs enfants), mais pas à mes trajets domicile – travail ni aux départs en vacances (il faut ajouter un coffre de toit) ou aux aller-retours à la déchetterie.
Avec les véhicules autonomes, il sera trivial de généraliser la location, car on le commandera simplement avec son smartphone en précisant quand et où : le véhicule viendra tout seul. Donc on pourra n’avoir un véhicule que pour le moment où on en a besoin. Et c’est le bon véhicule qui viendra : une petite citadine pour aller au boulot, un mono-space pour aller en vacances avec la famille, un utilitaire pour aller à la déchetterie, etc.
2. Protéger l’environnement
Ce sera un gain énorme pour l’environnement, pour plusieurs raisons :
- Il n’y aura plus besoin de fabriquer autant de véhicules qu’actuellement, car leur utilisation pourra être hautement mutualisée. Nous consommerons donc moins de de ressources naturelles.
- Les véhicules étant utilisés plus intensivement, ils seront remplacés plus rapidement par des versions plus performantes, moins consommatrice en énergie. Nous aurons moins de « vieux tacots » très polluants sur nos routes.
Les obstacles et inconvénients
Comme dans toute nouveauté, tout n’est pas rose. Quels sont donc les inconvénients de ces véhicules autonomes ?
1. Le respect de la vie privée
Les entreprises qui vous loueront ces véhicules autonomes apprendront beaucoup de choses sur vous, rien qu’en étudiant quels types de véhicules vous utilisez, et pour quels trajets. Comme toutes les données personnelles, elles pourraient être utilisées de manière détournée. Espérons que la législation aura progressé pour mieux nous protéger d’ici là. Notons que ce problème de respect de la vie privée est bien plus général, et concerne tous les objets connectés, qui sont de plus en plus nombreux.
2. Moins de véhicules = du chômage !
Ça, c’est l’éternelle rengaine qui accompagne les nouveautés techniques : cela supprime des emplois, ça crée du chômage. Comme d’habitude, c’est une courte vue : si effectivement il y aura une réduction du parc automobile grâce à la mutualisation des véhicules, et donc une diminution des emplois nécessaires pour les fabriquer, il y aura également une augmentation d’autres types d’emploi : les fabricants de capteurs, d’électronique embarquée, les concepteurs de logiciels, les emplois de service pour gérer les locations, les sites web et applications associées, etc. Comme d’habitude, il faut plutôt voir un transfert d’emplois et pas une suppression.
3. Qui est responsable en cas d’accident ?
Voici probablement le problème numéro 1, sur lequel il reste du travail à faire. En cas d’accident, qui est responsable ? La perfection n’existant pas, il y aura forcément des accidents. Soit à cause de bugs informatique, de déficience matérielle (rappelez-vous de la disparition de l’avion du vol 447 Air France Rio Paris qui aurait été causée par une sonde déficiente), d’éléments externes imprévus, etc.
Le risque zéro n’existe pas. Les accidents devraient être en très forte baisse avec ces nouveaux systèmes, mais leur suppression totale n’est pas possible. Il est donc nécessaire de réfléchir dès aujourd’hui à comment gérer ce problème.
4. Changement de mentalités
Êtes-vous prêt, vous, à monter dans un véhicule autonome et à vous laisser conduire par une machine ? Les débuts seront difficiles, le système devra faire ses preuves. Il faudra inévitablement un certain temps avant que nous acceptions ces systèmes, mais plus ils seront utilisés et plus nous aurons confiance en eux.
Conclusion
Les premiers véhicules autonomes sont autorisés depuis 2011 dans un état des États-Unis (3 de plus les années suivantes), et la France est en train de s’y mettre. Les premiers tests grandeurs nature ont démarré, vous allez bientôt croiser votre premier véhicule autonome… et peut-être même monter dedans !
Ping : Autonomous car? I want it NOW | Yann Cochard